Le promeneur qui flâne dans Fay aux Loges, découvrira très vite une partie de l’histoire de cette commune. Si la rue des maillets ne le met pas tout de suite sur la piste, la rocade des carriers, l’allée des tailles ou la rue des tailleurs de pierre ne lui laisseront plus aucun doute, Fay aux Loges étaient
un village de carrières et donc de carriers et de tailleur de pierre.
Ce secret une fois découvert, notre promeneur pourra observer plus précisément les linteaux des portes de certaines maisons et il y découvrira cette fameuse pierre de Fay, un peu grise mais à ne pas confondre avec la pierre de Souppes.
Mais tout d’abord, savez-vous que le nom de « carrier » provient du latin « quadratum saxum » qui signifie « pierre carrée »
L’exploitation de la pierre à Fay aux Loges est très ancienne, car déjà au XI° siècle, les moines de la Cour-Dieu venaient y chercher la pierre nécessaire à la construction de leur monastère. Au XVIII° siècle, il y avait une centaine de carriers et de tailleurs de pierre à Fay. Cette activité s’est arrêtée durant la première guerre faute de main d’œuvre, les carriers et les tailleurs étant mobilisés.
La méthode d’extraction était toujours la même. Après avoir retiré la terre, les carriers extrayaient tout d’abord les moellons, la pierre du dessus, qui servait aux constructions. Puis à la barre à mine ou en les faisant sauter, on extrayait les blocs de pierre qui, une fois taillés servaient à la fabrication de dalle (comme celle que vous pouvez voir dans l’église) ou de linteaux quand ils étaient d’une seule pièce. Vous remarquerez que les pierres des portes et des fenêtres mesurent toujours 33 cm, tout simplement parce que les tailleurs ont toujours taillé en pied soit 33cm. Les moellons eux se vendaient à la toise soit 6 pieds.
Les outils des carriers et des tailleurs de pierre sont :
Encore une fois, les noms des rues de Fay aux Loges, rappellent ces outils comme la rue de la boucharde.
Parmi les marchands de pierre du début du XX°siècle, on note des noms bien connus dans le village : Fernand Jacquet ou Alfred Desbrosse. Au milieu du XVIII°, les ouvriers étaient payés 87centimes ½ par mètre cube d’extraction de moellon.